par Reece Crowe

Un grand groupe est en train de consolider sa position sur le marché mondial des infrastructures. C’est Webuild, le groupe déjà connu dans le monde entier sous le nom de Salini Impregilo, qui change de nom car il est au centre d’un processus de consolidation industrielle qui le transformera en l’un des premiers leaders en Europe.

En pleine crise mondiale du Coronavirus, qui a imposé dans de nombreux pays la fermeture des chantiers, l’Italie a donné un signal de relance dans le secteur avec l’achèvement du nouveau pont de Gênes, construit en quelques mois par le groupe Webuild, et avec le début des travaux d’infrastructures stratégiques pour le Sud, infrastructures qui font partie du réseau RTE-T de corridors intermodaux voulu par l’Union européenne. Les chemins de fer à grande vitesse et les nouvelles autoroutes ne sont que quelques-uns des projets encore en cours dans le sud de l’Italie qui ont pour protagoniste Webuild.

Dans cette phase d’incertitude sur les marchés mondiaux, la naissance du nouveau groupe est considérée par beaucoup comme l’une des opérations financières et industrielles les plus importantes sur la scène continentale. Une opération de système où la nouvelle marque – comme nous l’avons lu dans une note – a été approuvée par l’assemblée générale des actionnaires dans le but de créer “un groupe prêt à apporter sa contribution pour réactiver l’économie italienne, dans le cadre d’un plan d’investissement dans des infrastructures capables de créer immédiatement des milliers d’emplois”, et pour rivaliser de manière plus ciblée sur les marchés mondiaux ainsi que les acteurs des grandes infrastructures complexes.

De l’OCDE au FMI, les institutions mondiales ont confirmé ces jours-ci l’importance stratégique des investissements dans les infrastructures pour assurer une reprise économique après la crise, en activant un levier traditionnellement anticyclique. L’Italie, avec une baisse du PIB en 2020 de 9,1 % (prévision du FMI), est l’un des pays qui, plus que d’autres, a besoin de cet élan. De 2009 à 2017, les investissements dans les infrastructures sont passés de 29 milliards d’euros à 16 milliards d’euros, et le secteur a perdu plus de 600.000 emplois.

Le groupe Webuild a été fondé dans le but de contribuer à la relance du secteur en Italie, en relançant des projets majeurs dans le pays, ainsi qu’en rivalisant sur certains des projets les plus importants et les plus difficiles au niveau mondial, où le groupe génère plus de 90 % de son chiffre d’affaires. C’est la ligne stratégique tracée par le PDG du groupe, Pietro Salini, qui, ces dernières années, a tracé la voie de la croissance et de la consolidation sur une expansion progressive en taille avec l’acquisition de compétences de plus en plus verticales; une concentration de plus en plus forte sur des projets mondiaux de grandes infrastructures complexes et des secteurs à objectifs élevés de durabilité (mobilité durable, énergie hydroélectrique propre, eau propre, construction verte); l’investissement dans l’innovation et la recherche de jeunes talents. Efficacité, hauts niveaux de productivité, respect des délais de réalisation des projets et livraison de produits qui répondent aux exigences des clients de différents pays et cultures, mais surtout recherche constante de la qualité: tels sont les principes sur lesquels Pietro Salini a structuré la croissance du groupe.

Dans cette situation internationale critique”, déclare Pietro Salini, “les groupes comme le nôtre qui produisent de grandes œuvres doivent faire face au changement nécessaire avec énergie et être prêts à affronter un scénario complètement différent à bien des égards. Comme à la fin de la Seconde Guerre mondiale, nos économies ont un besoin urgent d’un plan stratégique commun et de ressources financières pour investir dans un grand projet collectif de revitalisation qui passe par la construction d’infrastructures capables d’améliorer la vie des gens et de relancer le travail. Nous devons être prêts, en créant des œuvres belles et utiles, des projets conçus pour que les gens puissent les réaliser dans les plus brefs délais”.

Ainsi, alors qu’en Italie, le groupe termine le nouveau pont de Gênes, le métro de Milan, le réseau ferroviaire à grande vitesse et certains réseaux autoroutiers du Sud, dans le reste du monde, il travaille sur des projets stratégiques pour le développement des zones où il est actif, avec une attention particulière aux États-Unis, où le groupe a acquis Lane Construction en 2016, pour renforcer sa présence sur le marché. Parmi les projets en cours, citons le nouveau projet de remplacement du pont Gerald Desmond aux États-Unis, qui reliera le port de Long Beach au continent en Californie; le train à grande vitesse au Texas; la plus grande centrale hydroélectrique de l’histoire de l’Australie, Snowy 2.0; le nouveau métro à Paris, Doha et Riyad; le stade Al Bayt, l’un des stades du Qatar où se déroulera la Coupe du monde de 2022.

Ce sont quelques-unes des œuvres d’un groupe présent dans 50 pays et dont l’histoire remonte à plus de 110 ans. Ce groupe, qui est le résultat de la fusion de différentes entités, a pour objectif principal d’augmenter sa taille afin de relever le défi sur les marchés internationaux avec une plus grande compétitivité et de surmonter la fragmentation du marché italien, un résultat obtenu grâce à l’entrée au capital de la Cassa Depositi e Prestiti et d’un pool de banques. La fusion de Salini Impregilo/Webuild et d’Astaldi devient ainsi le point de départ d’une agrégation encore plus large, à laquelle sont invitées les principales entreprises italiennes du secteur et qui conduira le groupe à devenir l’un des premiers groupes d’infrastructures en Europe.

Un projet né de l’idée de Pietro Salini, PDG de Webuild Group, qui a mené ces dernières années l’un des plus importants processus de consolidation industrielle, transformant une entreprise familiale, Salini, en un colosse mondial. Le premier objectif de ce groupe, qui emploiera 70.000 personnes (130.000 si l’on considère également les industries connexes), sera de renforcer le savoir-faire des entreprises italiennes d’excellence pour attaquer le marché mondial des grands projets d’infrastructure de manière plus ciblée. Le principe qui inspire cette nouvelle réalité est celui du made in Italy, un made in Italy différent de son expression traditionnelle liée à la mode et à l’artisanat, mais inspiré par des principes industriels à forte propension à l’innovation et aux nouvelles technologies. Un made in Italy qui maintient sa passion pour le beau et le bien fait, comme dans le cas du nouveau pont de Gênes, conçu par l’architecte Renzo Piano, mais qui ajoute à cela la capacité d’organisation et de gestion et l’efficacité de la gestion de projets complexes des plus grands acteurs du secteur.

Une fois l’urgence sanitaire passée, la crise économique créée par le Coronavirus oblige tous les pays du monde à faire face à un moment historique unique. Le moment de la reconstruction. Dans ce contexte, Webuild n’est pas seulement le défi d’une entreprise, mais celui de tout un pays convaincu que c’est sur l’infrastructure qu’une partie de son avenir se joue.

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