Par George Dabò

Dans l’affaire controversée de la construction du stade Olembe de Yaundé au Cameroun, encore un rebondissement qui devrait ramener l’Italien Piccini sur le terrain.  Lorsque nous apprenons les révélations du quotidien camerounais Mutations, les autorités sportives nationales sont prêtes à révoquer le mandat de l’entreprise de construction canadienne Magil, qui a succédé à l’entreprise de construction italienne Piccini, en raison d’une série d’erreurs et d’échecs qui compromettraient la livraison du stade pour la Coupe d’Afrique déjà reportée à 2022.

A notre connaissance, le ministre des sports du Cameroun, Narcisse Mouelle Kombi, serait prêt à révoquer les contrats à Magil après avoir constaté le niveau de retard des travaux et la gravité de certains manquements.

Un rapport d’expertise demandé par les autorités a en effet établi une série de graves anomalies et de retards dans les travaux effectués par Magil. En particulier, il a été constaté que la piste d’athlétisme et le terrain de jeu avaient besoin d’être refaits, ainsi qu’une série d’installations qui se sont avérées difformes ou qui fonctionnaient mal. En bref, une série de problèmes graves qui ont déclenché l’alarme et mis en branle les réactions du ministère des sports.

Afin d’avoir un tableau plus complet, nous avons également demandé à l’ingénieur Rodolphe Moebius de Piccini un commentaire sur la situation et d’avoir confirmation des faits cités par le journal camerounais. Mais le directeur de la société italienne a refusé de faire des commentaires, et encore moins de fournir des données, expliquant qu’une enquête judiciaire contre Magil est en cours devant les tribunaux canadiens et que pour cette raison il ne peut faire aucune déclaration.

Cette affaire est très importante pour le Cameroun et dépasse les frontières du sport. La livraison des chantiers dans les délais et selon les modalités prévues est en fait une question d’importance politique car, en fin de compte, elle concerne non seulement la Coupe d’Afrique mais aussi la réputation du pays dans son ensemble. C’est pourquoi le ministre des sports, l’un des hommes politiques les plus éminents du pays, ne peut pas courir le risque que cette opération ne soit pas terminée à temps. Sa propre crédibilité et l’avenir du Cameroun en dépendent. C’est pourquoi le retour de Piccini à ce jour semble plus que probable.